De la fuite dans les idées
Plusieurs affaires dernièrement relayées par les médias ont mis en exergue des défaillances graves quant à la sécurité d’informations sensibles d’opérateurs publics, tant en France qu’à l’étranger.
Il en est ainsi dans le dossier de la DCNS (constructeur naval de la marine militaire) relatif au sous-marin Scorpène, modèle vendu récemment à l’Inde.
Il apparait que 22.400 fichiers – non couverts par le secret de la défense nationale faut-il cependant le préciser – ont été transférés frauduleusement. Cette fuite – qui est un comble pour un submersible – se serait produite à l’occasion des négociations exclusives suite à un appel d’offres, avec l’Australie. Serait-ce un acte de malveillance pour gêner la conclusion d’une commande historique ?
Cette affaire est à mettre sur le même registre que celle encore vécue par la NSA – après les précédentes révélations d’Edouard Snowden – au travers de laquelle il semble admis qu’un autre salarié du même sous-traitant a été arrêté pour avoir piraté des codes secrets permettant d’accéder à des informations hautement confidentielles (permettant l’espionnage informatique d’autres états) :
S’agissant, pour la France, des informations couvertes par le secret de la défense nationale, nous saluons la tribune de nos amis publiée dans l’Opinion qui n’est pas rejoindre notre analyse http://www.lopinion.fr/edition/economie/olivier-hassid-philippe-muller-feuga-france-ne-protege-pas-assez-108617 la question du secret des affaires est davantage le point d’orgue du débat.
Il faut également déplorer la découverte, dans le cadre d’une enquête judiciaire, de nombreux documents couverts par le secret de la défense nationale présents au domicile de l’ancien directeur de la DCRI, Bernard Squarcini, qui a quitté son service depuis mai 2012. Il semblerait, à ce stade, qu’il aurait fait commerce de certaines de ces informations au bénéfice de ses donneurs d’ordre http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20161102.OBS0595/combines-passe-droits-bernard-squarcini-l-ex-espion-qui-s-y-croyait-encore.html
En matière d’éthique d’intelligence économique (et pour être l’auteur de la charte d’éthique du SYNFIE), nous ne pouvons que blâmer les méthodes consistant à monnayer auprès du secteur privé des informations d’Etat.