UE vs GAFAM, nouveau round
La bataille pour les données est déjà largement engagée. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), ainsi que leurs poursuivants NATU (Netflix, AirBNB, Tesla et Uber) ont un temps d’avance certain, sans doute irrattrapable en dépit des intentions louables affichées par le RGPD.
La domination des GAFAM est même sans partage comme le montre cette dernière analyse https://www.usine-digitale.fr/article/puissance-des-gafa-la-preuve-par-trois-de-mediametrie.N657984
A tel point qu’en matière de viol de l’intimité associé à un contrôle électronique sans contre-pouvoir, cette hyper puissance inquiète http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/02/02/32001-20180202ARTFIG00351-la-toute-puissance-des-gafa-commence-a-inquieter.php et ici http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2018/03/21/31007-20180321ARTFIG00280-scandale-facebook-les-gafa-sont-une-monarchie-absolue-qui-menace-la-democratie.php?redirect_premium
C’est en matière de concurrence que les GAFAM sont aujourd’hui le plus exposés en France, que ce soit en matière de publicité en ligne http://www.autoritedelaconcurrence.fr/user/standard.php?id_article=3132&lang=fr qu’en matière de pratiques abusives https://www.legalis.net/actualite/validation-des-saisies-de-lautorite-de-la-concurrence-chez-apple-et-tech-data/
Devenus chacun un véritable état dans l’état, les GAFAM ont cependant davantage à craindre des autorités américaines elles-mêmes. Ainsi, suite au scandale Cambridge Analytica (qui a « aspiré » les données de nombreux utilisateurs du réseau social pour la campagne de Donald Trump), Mark Zuckerberg a été auditionné par le Sénat américain https://www.courrierinternational.com/article/scandale-facebook-auditionne-par-le-senat-americain-zuckerberg-sexcuse-mais-ne-convainc-pas et s’expose à d’éventuelles sanctions.
Facebook fait aussi l’objet de poursuites de la part de l’antitrust américain http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/03/26/la-ftc-lance-une-enquete-sur-facebook_5276697_4408996.html
A ce jour, le seul espace où les GAFAM sont « domestiqués » et tenus à distance est la Chine où leurs principaux concurrents sont basés (Baïdu, Alibaba) https://www.usine-digitale.fr/article/la-chine-seul-pays-au-monde-a-echapper-a-la-domination-americaine-dans-le-cloud-et-les-datacenters.N605528 et où ils se voient contraints d’héberger localement leurs données http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/02/26/32001-20180226ARTFIG00301-donnees-apple-se-plie-aux-exigences-de-la-chine.php?redirect_premium tandis que le projet de data center d’Apple prévu en Irlande est abandonné https://www.boursorama.com/bourse/actualites/apple-renonce-a-construire-un-centre-de-donnees-en-irlande-101066e8f287f634da7a920cadb55322
Ne souhaitant pas se voir distancé, et affirmant continuer à asseoir son imperium juridique, Donal TRUMP a déjà réagi, pour d’autres motifs, instituant le Cloud act https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-cloud-act-trump-signe-la-loi-pour-saisir-emails-et-donnees-a-l-etranger-71281.html Intégré à la loi fédérale US sur les dépenses 2018, le Cloud Act offre un cadre légal élargi à la saisie d’emails, documents et communications électroniques localisés dans les serveurs de sociétés américaines situés à l’étranger ; il a été voté par le Congrès américain et signé par le président Donald Trump le 23 mars 2018. Le Cloud Act a pour effet de court-circuiter la Cour Suprême des Etats-Unis qui devait statuer dans une affaire qui oppose Microsoft aux agences gouvernementales concernant l’exploitation du contenu d’une boite e-mail stockée en Irlande. Désormais, toutes les correspondances et messageries, y compris celles situées hors du territoire américain, sont accessibles aux autorités américaines.